Boire moins, mais boire mieux
Trois-Rivières, le 11 juin 2021 – Reconnu depuis une décennie pour ses activités de
recherche et d’intervention concernant les troubles du comportement alimentaire, le groupe de
recherche transdisciplinaire Loricorps de l’Université du Québec à Trois-Rivières accueille dans
son équipe la sommelière bien connue Jessica Harnois. Cette dernière poursuit actuellement
une maîtrise en sciences biomédicales à l’UQTR dans l’objectif éventuel de compléter un
doctorat portant sur les meilleures façons de déguster les vins et de maintenir de saines
habitudes de consommation.
L’idée de poursuivre des études supérieures trottait dans la tête de Jessica Harnois depuis
plusieurs années. Détentrice d’un MBA conjoint de l’UQAM et l’Université Paris-Dauphine, la
sommelière avait envisagé la possibilité de se joindre à différents programmes et universités
ces dernières années, sans parvenir à trouver le meilleur endroit pour elle. C’est finalement
après avoir découvert l’expertise en alimentation et en innovation numérique du Loricorps, lors
d’une récente rencontre avec la directrice Johana Monthuy-Blanc et Jessica Ménard que
Jessica Harnois a fait le choix de l’UQTR pour lancer son projet d’étude.
« J’ai eu un réel coup de foudre professionnel pour Johana, l’équipe du Loricorps et l’UQTR.
J’ai tout aimé! L’énergie, ainsi que l’aspect humain et les valeurs du Loricorps m’ont séduite.
Mais c’est en écoutant Johana Monthuy-Blanc parler de l’approche du Loricorps que j’ai réalisé
que nous étions sur la même longueur d’onde, car, dans le monde des vins, il faut développer
l’accord tête-cœur-corps. Il y a beaucoup d’éducation à faire pour que les gens apprécient le vin
pour ce qu’il est, et non seulement pour l’effet qu’il donne. Ça revient au concept de boire
moins, mais boire mieux », explique Mme Harnois.
La nouvelle venue du Loricorps peut maintenant compter sur des collègues et ressources
expertes dans différents domaines comme la nutrition, la psychologie, la psychoéducation,
l’ergothérapie, les sciences de l’activité physique, ainsi que les sciences de l’éducation pour
développer son projet d’étude. La présence de partenaires internationaux reconnus comme le
centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse pourrait mener à des collaborations inédites pour
celle qui a déjà été acheteuse en chef à la Société des alcools du Québec (SAQ).
« L’arrivée de Jessica Harnois au sein du Loricorps apporte une expertise de plus à notre
équipe, soit celle du « boire » comme une dimension supplémentaire dans la compréhension de
l’acte de manger. La concomitance entre les troubles d’usage de substance comme l’alcool et
les troubles alimentaires fait partie des thématiques que nous étudions avec certains membres
de notre équipe, particulièrement en cette période de confinement causé par la pandémie de
covid-19. Toutefois, l’aspect de consommation intuitive de l’alcool demeure un champ à
explorer et Jessica Harnois jouera un rôle important pour notre équipe de ce côté », explique
Johana Monthuy-Blanc.

Un produit en demande
Présidente des Productions Jessica Harnois et fondatrice de la marque Bù en partenariat avec
Arterra Canada, Jessica Harnois est bien placée pour connaître les habitudes de consommation
des vins chez les Québécois. D’ailleurs, depuis le début de la pandémie et durant les mois qui
ont été marqués par les mesures de confinement, la femme d’affaires a constaté la forte
demande pour ses produits qui sont offerts dans de nombreux dépanneurs et épiceries au
Québec.
« Oui, il s’en est bu du vin au Québec! Les Québécois adorent le vin. Alors, pourquoi ne pas
s’arrêter pour mieux connaître ce produit, développer nos goûts et profiter de ses effets positifs
sur notre santé lorsqu’il est consommé de façon intuitive et appropriée? Il y a aussi un côté
émotif à la consommation. Il faut se demander pourquoi on boit et qu’est-ce qu’on recherche
exactement », lance la femme de 42 ans.
Timing parfait
Habituée à voyager à travers le monde pour visiter les vignobles et rencontrer des clients, Mme
Harnois tire profit de l’interdiction de voyager causée par la COVID-19 pour s’investir à fond
dans son projet d’étude qu’elle mène de front avec le développement de cours privés et de
conférences pour ne nommer que ceux-là. Elle apprécie également les plaisirs des bonnes
tables de Trois-Rivières lorsque c’est possible, ainsi que la chance qu’elle a de développer ses
connaissances.
« Enfin, la vie m’offre du temps et une équipe accueillante pour poursuivre mes études. Je suis
très fière de m’investir avec le Loricorps pour ce projet académique. Je vis avec des troubles de
dyscalculie et je n’avais pas une grande formation scientifique. Pourtant, me voilà intégrée à un
groupe de recherche reconnu grâce à mes expériences personnelles et professionnelles qui
s’arriment parfaitement à ce collectif d’experts. Je me considère très choyée et j’espère que
d’autres personnes qui hésitent à se lancer dans un projet universitaire en raison de difficultés
d’apprentissage, d’anxiété ou de manque de disponibilités pourront s’inspirer de mon
expérience », conclut-elle.
(André Bouchard: albp@sympatico.ca) (Photo: UQTR)j